L'éducation scolaire
L'État doit assurer ses fonctions régaliennes, c'est-à-dire, entre autre, assurer la sécurité nationale, protéger ses citoyens et préserver un avenir pour la nation. Néanmoins, il semble que le spectre de la dette fait sombrer la qualité de ces fonctions dans les abysses. Notre dette grossit, on doit limiter les dépenses, des mesures doivent être prises, des économies doivent être faites. Et je suis totalement d'accord. Mais ces économies ne doivent pas être faites sur ces fonctions essentielles de l'État. Le nombre de gendarmes diminue et leurs conditions de travail se détériorent en conséquence, alors que l'insécurité augmente. Il en va de même pour les juges. Mais aujourd'hui, je vais m'attarder sur l'école.
Quel est le rôle de l'école? Le rôle de l'école est d'assurer l'avenir de la nation, s'assurer que nos enfants soient aptes, intellectuellement, à nous succéder. Ce sont eux la France de demain, ce sont eux qui composeront et feront, je l'espère, la gloire de la France de demain. C'est elle qui doit leur apporter la connaissance nécessaire pour leur évolution, c'est elle qui doit cultiver leurs savoirs, leurs projets, leurs envies. C'est également elle qui, en partie, nous forge à devenir un adulte responsable avec des valeurs solides. L'école est là pour offrir à n'importe qui, pauvre ou riche, une formation convenable.
Est-ce que nous voulons que nos enfants aient un avenir prometteur? Voulons-nous que nos enfants puissent avoir accès à une multitude de branches possibles (Bac générale, Bac professionnel, Fac, etc...) afin qu'ils puissent faire le métier qui leur plait et leur correspond? Bien sûr que oui que nous le voulons. Et pourtant, nous laissons inexorablement l'école se dégrader.
On remercie différents professeurs, on supprime des filières, on baisse les moyens des établissements publiques... Est-ce réellement ce qu'il faut faire? Sacrifier l'avenir des générations futures pour sauver la situation actuelle? Je ne crois pas. Surtout qu'il y a tant d'autres domaines où des économies nettement supérieures pourraient être réalisées. Je pense par exemple à la fraude sociale ou encore aux niches fiscales.
Je vois déjà les gens me reprocher d'être alarmiste et que malgré ces réformes, nos enfants auront toujours un avenir. Oui, c'est vrai, mais quel avenir? Ne nous le cachons pas, le niveau baisse! Et cela est tout à fait logique. Nous supprimons des professeurs, donc le nombre d'élèves par classe augmente. Et il est nettement plus dur pour un professeur de tenir une classe de 35/40 élèves plutôt que d'une vingtaine d'élèves. Il ne peut être attentif à tous. C'est donc une dégradation de notre environnement de travail. Quand on sait que l'on peut parler à son voisin sans se faire remarquer grâce à ce trop grand nombre d'élèves, faisons-le et ne suivons plus le cours. On supprime des filières, je suis exactement dans ce cas. Je suis dans une année charnière. Je suis dans la dernière promotion du BTS Informatique de Gestion (IG). Ce BTS est ensuite supprimé et remplacé par un BTS déjà existant et dont les exigences sont nettement moins élevées et où les heures de stages sont revues à la baisse. Avant j'avais le choix, maintenant, les générations que me suivent n'auront plus que ce BTS-là. Donc cela limite les choix, les cours ne sont pas exactement les mêmes, par exemple, ce nouveau BTS n'a plus de comptabilité, de gestion ni même de droit. On bride donc l'éducation et le savoir. Et enfin la baisse de finances entraine, bien entendu, des dégradations des conditions d'apprentissage.
Et les professeurs doivent faire mieux avec moins. Quel travail pour eux. Je plains les professeurs en particulier mais je pense également à toute l'équipe administrative qu'il y a derrière.
Le problème vient également du fait que, pour beaucoup de travails, il fait désormais un diplôme et bien souvent un baccalauréat (professionnel ou général). Bien que cela ne soit pas nécessaire, beaucoup d'employeurs le demandent. Et donc, nos politiques ont décidé de niveler par le bas. On va faire le bac en se basant sur le niveau des plus faibles comme ça, tout le monde l'aura et pourra travailler. Puis cette politique s'est propagée dans tout le système scolaire. À cela, je dis non.
Là, je vous vois encore objecter que ce n'est pas les professeurs et les moyens qui sont en cause mais les élèves qui n'ont plus envie de bosser. Eh bien, je vous remercie d'introduire la deuxième partie du problème, les élèves. J'ai partiellement traité une partie lorsque j'ai parlé des conditions de travail qui se dégradent. Mais il est vrai qu'à l'heure actuelle, il y a eu une immense banalisation de la violence. Et quand je parle de violence, ce n'est pas forcement physique, mais aussi moral. Les insultes, les menaces, les brimades... Là, il est question d'éducation en général. Et j'ai envie de citer un passage de La République de Platon que j'ai vu à mes cours de philosophies:
lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes gens méprisent les lois,
parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse,
le début de la tyrannie.
~Platon
Ce qu'il faut est restaurer la discipline et rehausser les exigences. Ce n'est plus aux professeurs de trembler. J'ai bien envie de mettre un dessin, caricatural certes, mais qui malgré tout souligne cette tendance. C'est un travail pour les parents et pour les professeurs d'inculquer à l'enfant une discipline, le respect, le goût du travail bien fait et l'effort, la soif d'apprendre. Il faut réapprendre à ces jeunes à se tenir en société et à respecter les consignes. Une fois l'ordre restaurée, les conditions d'apprentissage pour le professeur et les élèves seront optimales. Nous ne devons pas nous laisser aller au laxisme générale.
Là, vous me rétorquerez que vous avez assez de travail déjà, que vous n'y arrivez plus, que c'est déjà trop dur. Non, désolé, ce n'est pas trop dur. C'est simplement qu'actuellement, il y a plus de tentations entre l'ordinateur, les jeux vidéo, les SMS, etc.... Je ne dis pas que c'est mal, je passe d'ailleurs mon temps sur le PC. Mais je fais la distinction entre le travail et l'amusement. Après oui, il y a des professeurs qui ne nous donnent clairement pas envie de bosser. Tout d'abord, ce n'est pas une excuse et puis, tout simplement aller le voir, discuter avec lui et si vous avez trop peur, envoyer vos délégués. Ce n'est pas en disant rien que les choses vont changer. C'est pour cela que j'écris d'ailleurs ces articles, pour dire ce que je pense. Après s'il y en a que 2 qui lisent, tant pis, je continuerais à écrire ce que je pense pour peut-être qu'un jour, cela ait un écho.