background
L'indifférence des gens à la politique

16 Oct

2015

Avatar
Écrit Par  Yann Bidon
 Avoir Comments  0

L'indifférence des gens à la politique

Je vous présente Timmy. Timmy est un enfant en apparence tout à fait normal. Il y a un père et une mère qu’il aime, il va à l’école et s’amuse bien avec ses copains. Il fait du bon travail et comme tout enfant, il profite de son insouciance pour s’imaginer monts et merveilles. Toutefois, lorsqu’il rentre chez lui, Timmy a toujours une petite boule au ventre. Il a peur de ce qui l’attend, de ce que l’avenir lui réserve. On lui a appris qu’on doit être reconnaissant avec ses parents car c’est eux qui lui fournissent tout ce dont il a besoin pour grandir, qu’il faut les aimer car ils sont là pour notre bien et savent ce qui est bon pour nous. Et oui, Timmy aime ses parents, c’est normal d’aimer ses parents. Cependant, le père de Timmy a parfois ses humeurs et cela retombe sur le pauvre enfant. Au début, il criait, il tentait de lutter mais peu importe ses paroles et ses gestes, malgré ses actions, il ne cessait de prendre des coups. Timmy tenta de trouver de l’aide en parlant à sa maman mais il ne reçut que des coups en retour. Peu importe le parent à qui il parlait, le pauvre Timmy ne faisait que se prendre des coups. Bien cela était passager. Chacun revenait toujours quelques temps après avec des promesses. Que ceci n’était qu’une écartade, que cela ne se reproduirait plus et qu’il ne souhaite que son bien. Timmy voulait y croire, mais des paroles ne suivirent les actes… Timmy finit par s’y habituer. Il ne pouvait quitter son foyer, ce n’était qu’un enfant et puis…il aimait sa maison. Tout comme il aimait ses parents et ce qu’ils représentaient pour lui. Dans sa chambre, blottie dans le noir, il se morfond et maudit ses parents, il gueule et les fustige mais ne fait rien de plus. Il se contenta de se plaindre dans son coin. Il ne résista plus aux coups de ses parents, il essuya leurs humeurs sans contester…Cela ne changeait rien de toute façon, que cela soit sa mère, son père, malgré leurs promesses, leurs belles paroles, de la joie d’une paix promise à la désillusion qui s’en suit, Timmy en était dégouté mais il ne se battit plus pour changer les choses. Il avait abandonné, à quoi bon après tout ? Timmy… Toi qui avais de si beaux idéaux, tu t’es résigné à subir en silence malgré les couleuvres qu’on te fait passer. Tu houspilles de ton côté, tu te plains auprès de tes amis, mais tu as renoncé…Tu courbes l’échine devant leurs autorités et tu te soumets à leurs humeurs. Timmy…Pourquoi ?

Cette petite histoire vous a-t-elle attristé et/ou révolté ? J’imagine que oui. Une telle situation est terrible et tragique. Que diriez-vous à Timmy ? Fuir son foyer ? C’est possible mais il aime bien chez lui. Demander de l’aide à autrui ? Il a bien des amis mais personne qui pourrait agir indépendamment sur ses parents et ses actions sont bien encadrées par ces derniers qui connaissent bien tous les adultes autour de Timmy. Se battre pour changer son destin ? Possible. Tenir en espérant que ça change avec le temps ou une prise de conscience soudaine? Autant attendre un miracle.

Le problème est que cette histoire est une analogie. Une analogie avec un Homme du peuple qui se fait saigner par des partis politiques à coups de taxes, d’impôts, de réglementations toujours plus restrictives. Peu importe l’alternance, l’homme du peuple se fait exploiter. On lui promet de belles choses et il veut y croire car il aime son pays. Mais malgré quelques efforts notables, ils restent déçus. Pourtant les politiques sont censés vouloir le bien du peuple qu’ils servent, ils sont là pour régir la société pour que tout se passe pour le mieux. Mais on lui en demande toujours plus, travaille Homme du peuple, travaille plus car les prix augmentent. Au début, cet Homme était idéaliste, il voulait changer le monde et défendre sa vision des choses. Il tenta de faire entendre sa voix, il manifesta, il écrivit à ses dirigeants mais rien ne changea. Il se sentit impuissant et bien que gueulant sur les politiques à l’heure des dîners avec sa famille et ses amis, ils ne faisaient rien de plus. Désespéré, ils s’étaient accoutumés à son impuissance et subit en silence l’autorité de l’État. Pourtant, il aime son pays et ne veut que son bien. Il voudrait que tout le monde ait du travail et soit heureux. Il a des idées et des convictions sur ce qui pourraient les amener à cela mais il a cessé de combattre pour elles, agacé que cela ne fasse en rien bouger les choses…

Je peux comprendre cette situation d’abattement. Voyons les solutions précitées. Attendre un miracle, le doux rêve de l’Homme présidentiel. L’attente peut durer longtemps. Fuir le pays, c’est possible mais il y a quand même pas mal de choses qui nous attachent à la France, ne serait-ce que nos amis et familles. Voir les juridictions compétentes…Elles sont toutes plus ou moins complices. Se battre pour essayer de changer les choses…techniquement, c’est la stratégie la plus viable. Et c’est exactement pour ça que je me suis engagé en politique. La politique, c’est s’occuper de la vie de la cité. C’est s’occuper du bien commun. Les personnes en charge actuellement ne vous plaisent pas ? Soyez heureux, contrairement à d’autre pays, on peut choisir ses dirigeants. Cependant ce choix vous semble plus être un choix entre un loup et un lion et vous ne trouvez pas d’éléments qui vous correspondent réellement ? Hé bien justement engagez-vous ! On a la chance dans ce pays de pouvoir faire entendre sa voix, saisissez là ! Les politiques vous ont déçu ? Engagez-vous ! Je ne vous dis pas de vous présenter, vous n’avez surement pas le temps et l’argent pour être candidat, mais de vous investir dans la vie politique. La politique, outre les élus, ce sont des tonnes d’hommes et femmes œuvrant chaque jour pour leurs convictions et qui pèsent de par leur union sur le débat politique.

La Fontaine disait « Toute puissance est faible à moins que d’être unie ». Justement plus on est nombreux à s’engager avec des idéaux similaires, plus nous aurons de poids pour pouvoir infléchir les décisions. C’est pour cela que je suis triste quand je me présente comme m’intéressant à la politique et qu’on me répond avec dépit ou dégout que cela ne sert qu’à emmerder les gens, que de toute façon c’est du pareil au même, que c’est un combat perdu d’avance… Non ! Rien n’est immuable. Et vous êtes tombé dans ce piège que le pouvoir a mis en place et qui était d’ailleurs dénoncé par Daniel Balavoine dans une chanson que j’écoutais récemment qu’est « Aimer est plus fort que d’être aimé » et qui dit, je cite, : « Ils voudraient sous la menace te fondre dans la masse pour t'étouffer ». Et c’est ce qui se passe. Les gens se sentent impuissants, insignifiants, noyés dans une masse informe. Et c’est vrai…Individuellement, on n’est pas d’un poids énorme. Mais c’est là que la citation de La Fontaine prend tout son sens. Ensemble, c’est tout autre. Ensemble, on peut réellement avoir un impact.

Il est très facile de dire de loin que les politiques, c’est le mal et le maux de tous nos problèmes. Que ce n’est qu’un panier de crabes venant traire les vaches à lait que nous sommes. Sauf que comme le disait Edmund Burke, « Pour que le mal triomphe seul suffit l'inaction des gens de bien ». Aujourd’hui, on voit des politiques avec plein de casseroles et de scandales…Mais c’est juste car il n’y a pas eu de gens de bien pour s’interposer. En délaissant la politique, on leur ouvre un boulevard. Si les gens de bien ne s’engagent pas, il ne faut pas être surpris de voir mal tourner notre système.

L’indifférence des gens vis-à-vis de la politique me désole mais plus que ça, c’est une des causes de notre système vérolé ! Ne soyez pas des Timmy ! Ne vous laissez plus dominer par un système dans lequel vous ne vous y identifiez plus et faites entendre votre voix. Il est important de s’engager dans la vie politique, c’est le garant et le pilier de la probité de nos élus et par induction, de notre système. Croyez-moi, ce n’est pas un domaine réservé aux élites, loin de là. Au contraire, les élites sont trop représentées, il faut du monde pour représenter le peule. Peu importe votre statut social, votre parti, investissez-vous pour le bien commun.

Pour ma part, je suis chez les Républicains. Cela ne veut pas dire que je suis d'accord avec tous ce que disent les Républicains. Comme tout parti, c'est hétéroclite, y a des centristes, des anciens RPR, des anciens UDF, des très à droite...Donc forcément, je ne suis pas à 100% à fond et aveuglement avec eux. Mais justement, si j'ai rejoint l'UMP à l'époque, c'est pour renforcer le courant dont je suis le plus proche pour qu'il pèse davantage en interne et donc ensuite sur la politique de notre pays. Et c'est important car sans ça, il n'évoluera pas.

Je terminerai par une petite anecdote de Jacques Gandouin, un préfet, qui rentrait en voiture dans un domaine d’un haut dignitaire dont le parc est traditionnellement fermé aux visiteurs. Un jardinier voyant cela gueula « C’est ça la démocratie et l’égalité ? Privilégié ! ». Ce à quoi répondit Gandouin par « Ma fonction de préfet m’accorde des privilèges en effet. De par ma fonction, je peux faire des choses que vous ne pouvez pas. Mais la démocratie et l’égalité est que tout le monde, vous compris, peut devenir préfet s'il s'investit suffisamment pour cette cause ».

LAISSEZ UN COMMENTAIRE


Commentaires (0)

Soyez le premier à réagir.